Le projet Coopéara en marche
Destiné à produire des protéines végétales locales pour l’alimentation animale, le projet Coopéara a été officiellement lancé à l’occasion de l’assemblée générale de La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes, vendredi 12 avril, à Champagne-au-Mont-d’Or (Rhône).
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« C’est dans un contexte climatique, géopolitique, économique et social compliqué que les coopératives ont dû faire face en 2023 à une inflation inédite affectant les coûts de production et provoquant aussi un changement brutal des comportements d’achat des consommateurs », a expliqué Patrice Dumas, président de La Coopération agricole Auvergne-Rhône-Alpes (LCA ARA), lors de l’assemblée générale de l’organisation, vendredi 12 avril.
« La baisse de la consommation alimentaire, la descente en gamme et la chute des produits bio sont des faits nouveaux, poursuit-il. Nous devons continuer d’être prospectifs et force de propositions en tant qu’acteurs ancrés sur notre territoire. »
Relocaliser la production de protéines végétales
« Sous l’impulsion de LCA ARA, 23 partenaires régionaux réunis dans le consortium Coopéara (Coopération protéines élevage Auvergne-Rhône-Alpes) se sont engagés dans un projet d’envergure visant à développer les productions régionales de protéines végétales, optimiser les process industriels de transformation des graines, augmenter l’autonomie alimentaire des exploitations d’élevage et valoriser la garantie d’origine des produits agroalimentaires sur le marché », explique Jérémie Bosch, chef de projet.
Déposé en décembre 2022, le projet a obtenu la labellisation France 2030 en décembre 2023. Trois usines de trituration portées par l’Ucal, Nutralp, et Oxyane, auront la capacité de transformer 70 000 t de graines en huile et tourteaux dès 2024 (soit environ 45 000 t de tourteaux et 25 Ml d’huile). Cela suppose en amont la culture de 15 000 ha de soja et 4 000 ha de tournesol.
L’ambition du projet Coopéara est de faciliter l’approvisionnement de ces outils en graines de colza, tournesol et soja et de valoriser les tourteaux produits dans les filières régionales, tout en générant un impact positif sur l’environnement. Les tourteaux produits permettront de réduire la dépendance aux importations de soja (de 95 % avant le projet à 58 %). Les économies de transport, le recours aux légumineuses dans les rotations de culture, la réduction d’utilisation d’engrais de synthèse vont engendrer une baisse d’émission de gaz à effet de serre estimée à 10 620 t eq. CO2/an.
50 fermes pilotes
Par ailleurs, LCA ARA est en train de constituer un réseau de 50 fermes pilotes et former 11 techniciens de coopératives à l’outil Devautop pour améliorer l’autonomie alimentaire des exploitations. En aval, trois micro-filières (viande bovine, charcuterie et fromages) vont être mises en place pour tester des produits finis auprès des consommateurs et valoriser la garantie d’origine sur le marché.
« Cette valorisation poussée des produits coopératifs va dans le sens des démarches déjà développées que sont « Ma région, ses terroirs » et « Préférence Coop », souligne Jean de Balathier, directeur de LCA ARA. 28 coopératives, unions et filiales participent activement à la première démarche et 21 sont référencées dans la plateforme Préférence Coop ARA que nous lancerons officiellement au prochain Sommet de l’élevage, en octobre 2024. »
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